Je me réveille avec cette impression :
ma vie est derrière moi.
Comme si je sortais d’un long couloir déjà parcouru de choix et non choix guidés par une *hypervigilance
et que ce qui reste devant est court, rétréci, superflu.
Je n’aurai pas de famille.
Pas d’enfants.
Ces possibles-là se sont effacés sans que je les voie disparaître.
Et je me demande :
mon temps est-il déjà écoulé ? Ais-je vraiment vécu tout cela avec ces filtres liés à des traumas dont je ne me souviens pas ??
Ma partie s’achève-t-elle avant même d’avoir commencé ?
(#Fatigue #DESESPOIR #Quête de SENS)
Je croise le regard des autres,
et j’ai l’impression qu’ils me renvoient cette image :
celle d’un homme déjà basculé de l’autre côté de sa vie.
Pas encore vieux, mais plus jeune non plus.
Entre deux âges,
sans repère clair.
Dans une vitrine, je me vois passer.
Et je ne me reconnais pas.
Ce visage, ce corps, cette allure —
c’est le mien, mais ça sonne faux.
Dedans, je me sens encore autre chose,
plus vif, plus multiple, plus jeune peut-être.
Dehors, je ne sais plus.
Et puis je comprends :
cet écart entre dedans et dehors,
c’est aussi une chance.
Une preuve que je ne suis pas figé.
Que quelque chose en moi résiste encore à se laisser enfermer
dans l’image qu’on me renvoie.
Je ne suis pas seulement ce reflet.
Je suis aussi ce mouvement intérieur,
cette vitalité qui cherche, tâtonne, respire.
Alors peut-être que vieillir,
ce n’est pas tant perdre une jeunesse voilée
que trouver un autre rythme.
Un autre regard.
Un autre feu.
Et tant que ce feu-là brûle,
même doucement,
ma partie n’est pas finie.
Elle est encore en train de s’écrire.
Aurais-je VouLu vivre différemment ? Aurais-je voulu SAVOIR ce dont je ne me souviens pas ?
* L’hypervigilance, c’est comme si mon corps portait encore des lunettes teintées par un danger ancien que je ne me rappelle pas. C’est une alarme qui sonne encore, alors que l’incendie est éteint depuis longtemps.