Une scène banale, une réponse invisible
Il est 9h du matin. Il monte dans le tram, casque sur les oreilles, café à moitié bu. Il est en retard, un peu fatigué, mais ça va.
Une personne monte derrière lui, bouscule son épaule sans s’excuser. Rien de grave.
Mais son corps se crispe. Sa respiration change. Sa mâchoire se serre.
Il ne comprend pas. Il sent la colère monter — une colère disproportionnée.
Puis, presque aussitôt, une fatigue l’écrase. Il regarde par la vitre, absent.
Il arrive au travail. Quelqu’un lui demande un truc banal. Il répond mal. Il s’en veut.
Il sent qu’il est “à côté de lui-même”, mais ne sait pas pourquoi.
Tout le monde croit qu’il est de mauvaise humeur.
Mais lui, il sait qu’il y a autre chose.
Quelque chose qui l’habite en fond, comme un part de lui qu’il n’aime pas.
Ce qu’il vit, ce n’est pas “juste du stress” ou de la fatigue.
C’est un corps resté en mode alerte, bien après qu’un « danger » ait disparu.
Un trauma ancien — identifié ou pas — a laissé son empreinte dans son système nerveux.
Et aujourd’hui, ce n’est pas un souvenir qui se répète.
C’est un état, une réaction automatique, un schéma qui s’active sans son accord.