ll y a en moi, parfois, une soif de lien.
Pas constante, pas obsessionnelle.
Mais une pulsation qui revient,
comme une marée lente.
L’envie de rencontrer
Une envie de retrouver des silhouettes du passé,
des visages croisés autrefois,
comme si le temps n’avait rien effacé.
J’envoie un email,
j’ouvre un groupe WhatsApp,
je rallume quelques braises —
en espérant qu’un feu se réveille.
Souvent, pourtant, ça ne prend pas.
Le groupe reste tiède, silencieux, désaccordé.
Je sens un décalage.
Je me dis que ce sont des imbéciles,
que je n’aurais pas dû m’exposer.
Que je suis un outsider
Et quelque chose se serre,
discrètement, sous le sternum.
Je NE suis pas raccord avec les codes sociaux
Pas dans le même moule, simplement seul parfois
Pour moi, le lien ne meurt pas.
Il vit dans les souvenirs et les rencontres qui arriveront
Mais pour eux, je suis un fantôme d’autrefois :
un prénom flou,
un souvenir sans chair.
Alors je fais ma danse habituelle :
je m’approche,
je recule,
je tends la main,
je ferme le poing ,
je reviens,
je repars.
Cette oscillation étrange
où je suis à la fois l’élan et la barrière,
la recherche et la fuite.
Un cercle que je trace moi-même,
et qui finit, presque toujours,
par m’offrir la même sensation familière :
la frustration que j’ai moi-même appelée.
La situation, LA boucle
Un serpent qui se mord la queue en espérant qu’un jour quelque chose change.



