La bulle
Celle qui m’a protégé.
Celle qui m’a isolé. Celle que j’ai façonnée pour survivre
Une prison de survie.
Un espace où tout est sous contrôle.
Où rien ne déborde.
Où je fonctionne sans trop sentir.
Elle a été utile.
Elle m’a gardé vivant quand c’était trop.
Mais aujourd’hui, ma place n’est plus là
Mon système nerveux reste en alerte,
même quand tout est calme.
Toujours prêt. Toujours sur le qui-vive. Alors que je suis supposé être a l’abri ?
C’est une sécurité qui coupe du vivant.
Un cocon qui étouffe.
Une dissociation tranquille et profonde.
Je vis, mais à côté.
Comme derrière une vitre blindée
Vivre dans la bulle, c’est croire qu’on vit.
C’est participer sans se mêler.
C’est ressentir sans sentir vraiment.
Rire sans chaleur.
Aimer sans abandon.
Regarder le monde sans y entrer.
Tout devient lointain, feutré, supportable.
Mais aussi sans saveur.
Je passe à côté de l’essentiel :
la chaleur d’un regard, la vraie présence, la joie simple d’être là.
La peur de souffrir est pire que la souffrance elle-même.
(Paulo Coelho, L’Alchimiste)
Peut-être que c’est ça, la clé.
Ne plus se protéger de la vie. F@#%$
Laisser tomber, même un peu, les parois.
Et voir ce qui se passe quand l’air entre à nouveau.



