Il y a des matins où je me réveille sans envie.
Je suis là, dans un lieu doux, aimé, soutenu.
Tout semble en place — et pourtant, en moi, quelque chose résiste.
Je ne sais pas quoi faire de moi.
Je m’agace.
J’essaye de ranger, de nettoyer, d’agir.
Mon corps s’active pour calmer une tension invisible.
Je sens que je devrais être bien.
Et d’ailleurs, je le suis — en surface.
Mais en profondeur, je flotte.
Je doute.
Je m’interroge.
Je me demande si je suis à ma place.
Je me demande ce que je fais là, ce que je dois faire, avec qui, et pourquoi.
La tension entre sécurité et mouvement
Ce que je vis, je crois, ce n’est pas une contradiction.
C’est une coexistence :
-
Une part de moi a besoin de sécurité, d’amour, de cadre.
-
Une autre a soif de mouvement, d’espace, de nouveauté, de feu.
Quand je tente de choisir entre les deux, je me perds.
Alors je reste coincé dans cette tension.
Je l’habite mal.
Ou pas du tout.
Et dans ce vide, mon mental se met à créer des histoires :
Des scénarios, des solutions, des hypothèses.
Des idées de voyages, de projets, de départs.
Et parfois… de fuite.
Mais ce que je cherche, ce n’est pas une fuite.
C’est peut-être un ajustement plus profond à moi-même.
Un espace où je puisse me sentir vivant sans me trahir.
Ce qui m’agite n’est pas toujours un problème
Peut-être que ce trouble du matin, cet ennui, cette agitation…
ne sont pas des erreurs à corriger.
Mais des signaux.
Des invitations.
Des balises.
Quelque chose me parle.
Pas avec des mots.
Mais avec des tensions, des serrages de ventre, des silences mal posés.
Et si je ne sais pas encore quoi en faire,
je peux déjà commencer par ne pas les faire taire trop vite.