Il y a des matins où je me lève avec une tension sourde.
Sans savoir si quelqu’un ou quelque chose l’a déclenchée
Pas de colère. Pas de tristesse.
Juste cette irritation vide de ne pas savoir quoi faire de moi.
Je sais que je pourrais interpréter un « rôle » aussi
Je sais que je pourrais me donner des priorités avec des projets, créer du contenu avec du vent
Que je pourrais construire une interprétation (celles que beaucoup d’entre nous jouent sans même le voir)
Je me demande ce que je vais bien pouvoir faire aujourd’hui…
Et rien ne vient.
Pas de réponse claire.
Juste une agitation mentale qui cherche des solutions.
Un besoin d’utilité. De direction. De sens.
Alors je m’active. Un agace-ment se focalise sur ce qui ne va pas; « Les vitres sont sales »
Je lave les vitres avec frénésie.
Je range ce qui traîne. Je déplace les choses.
Je tente de remettre de l’ordre à l’extérieur pour apaiser ce qui vacille à l’intérieur.
Parfois j’ai envie de tout jeter.
De me débarrasser de l’encombrant, des objets inutiles, des étagères.
Mais je ne suis pas chez moi.
Alors je ravale cette impulsion et je me concentre sur mon souffle.
J’essaie de rester calme. Centré. Présent.
Et au milieu de ces gestes, une question revient :
Combien de temps va durer cette vie ?
Est-ce vraiment “ma” place ici ?
Tout est doux autour de moi. Ma compagne est aimante. Le lieu est accueillant.
Mais je ne me satisfais pas de ça.
Pas parce que ce n’est pas assez.
Mais parce que quelque chose en moi cherche autre chose, sans savoir quoi.
Puis, un peu excédé, je me raisonne.
Je me dis que j’ai de la chance.
Que beaucoup aimeraient être là où je suis.
Je liste les avantages. L’amour reçu. Le confort de ma vie. La paix du lieu.
Et pourtant…
Je sens bien que cette liste ne suffit pas à calmer ce qui remue au fond.
Parce que ce n’est pas de confort que j’ai besoin.
Mais de me sentir vivant, ajusté, vibrant, quelque part entre présence et direction.
Entre présence et direction…