L’art de saboter l’amour (sans en avoir l’air)
J’ai vécu plusieurs relations belles, douces, avec des femmes présentes, sensibles.
Et à chaque fois, sans l’avoir vraiment décidé, je mets en place une sorte de scénario invisible après un certain temps.
Un lent éloignement. Une confusion subtile. Des signaux faibles que je crée, que je laisse traîner.
Comme si je tendais une corde que l’autre finira par lâcher.
Et puis un jour, elle part désarçonnée. Triste.
Achever la relation amoureuse sans avoir une raison forte et cohérente de le faire est ce qui blesse le plus ces femmes au final.
Et moi, je me sens abandonné. En colère. Déçu.
Paradoxe cruel : c’est moi qui ai, quelque part, provoqué la fin.
Et c’est moi qui en souffre, comme si on m’avait quitté contre ma volonté.
Ce que je comprends aujourd’hui, c’est que je préfère être quitté que quitter.
Je préfère saboter plutôt que me confronter à l’intimité.
Parce qu’au fond, l’intimité m’effraie plus que la solitude.
Il y a quelque chose en moi qui n’a pas confiance en la douceur et dans le lien avec l’autre.
Quelque chose qui doute que l’amour puisse durer, être vrai, être sûr. La peur de perdre la partenaire ?
Alors je prends les devants. Je sabote.
Et ensuite, je regarde les ruines mêlé dans mes sensations a contre sens.
Mais peu à peu, j’apprends à rester. À ne pas fuir.
À ne pas transformer la tendresse en piège.
J’essaie de réapprendre ce que l’amour pourrait être, si je le laissais vraiment entrer.